XAVIER LAFAYSSE

L’atelier de Xavier par Etna Corbal

Dés le premier seuil de la maison franchi, il suffit de passer la porte de droite qui se cache derrière le débattement de la précédente comme dans un contre mouvement pour se trouver démasqué, pris à contre pied par la marche descendante, en plein cœur de la création. Il faut ensuite lentement se frayer un passage d’homme en se faufilant a l’égyptienne comme dans « une andronne » de village pour gagner le centre vide ou la place s’organise et distribue l’accès aux établis ou se palissent les étagements.

Dans cet univers ordonné et chaotique, stable et incertain la théorie du chaos est a l’œuvre. Elle y pulse, y respire, y fabrique ses emboîtements et résilles, y emprisonne raisons et démesures suivant que l’œil s’attache aux détails ou se soumette à l’antre global et perçoive malicieuses minuties minutées ou improbables imbroglios imbriqués.

Il serait d’ailleurs étonnant de ne pas trouver dans les feuilletés et les strates de notices techniques et de savantes reproductions, un couple de feuillets de cet autre Karl mémorable qui contribua à sa manière à une théorie des nombres, des foules et de l’économie de l’univers aussi capitale que le précédent.

Popper le pétillant est probablement caché ici, fomentant cette entropie galopante et soumettant le monde à la double vision de fractales immenses refondant les perceptions mécaniques de l’ordre et du désordre, du point fixe à la loi du point de vue relatif en perpétuelle croissance et gestation. Il joue a cache cache avec les objets, les outils et les projets qui font la substance vibrante de ce lieu.

De grandes étagères établies a même les murs murent ce lieu et le graduent, du sol carrelé en de savants caissons carrés jusqu’aux hauteurs du plafond gris. Ce étagement, d’etage en etablis se fait par une lente ascension de rayons ténébreux ou se rangent croisées les pièces en sommeil de mécaniques laitonnées et cuivrées d’antiques machines qui semblent encore cranter de mémoires le temps balancier des lectures a l’écart ou se découvraient les merveilles de la science du centre de la terre, a l’île mystérieuse en faisant par l imaginaire et l’etonné, le tour du monde en quatre vingt jours. Il y a de la bibliothèque objectivée en ce lieu ou s’étagent les volumes et s’opèrent des renversements car s y découvrent des forets qui percent le mystére des pièces à assembler.

 

L’espace est encombré de menus objets, d’outillages et de fragments divers qui trouveront leurs places dans des pièces futures.

Ce lieu laboratoire-atelier est en comblement, comme un creux de vallon, une combe, où la forêt aurait coulé de la hauteur des pentes par simple gravité aux horizontales des plaines ou du sol. Celui ci est ici jonché, conquis peu à peu par des piles qui s’érigent à leur tour, telles des plantes échafaudées vers des altitudes incertaines…portant leur signal plus loin telles des balises émergeant de cet océan à l’étal.

En ce lieu se cultivent et s’élèvent au secret quelques meta mecaniques qui hybrident par une science maîtrisée les détours de quelques contours du fondement de l’art pour mieux nous perdre a leur saisie.

C’est probablement cette manière de combler en cultivant qui nous captive et nous ravit même si parfois elle nous déstabilise car amenuise notre place physique au réel et nous creuse de perplexités et d’incertaines spéculations lorsque tout ce qui se tapi, s’illumine, s’active et s’éclaire nous projetant plus grand à une autre echelle-témoin, spectateur émerveillé et captif des « machines a rêver » où, célibataires, se constituent les rêves de magie des images, de spectres anamorphoses et autres vanités du monde.

Ici toutes les mécaniques font la roue et organisent la parade séduisante et fragile des attirances, attractions et captations rusées de la force des aimants … soumis aux courants changeants des flux d’énergies. Ici se jouent bien des renversements sérieux et récréatifs des désirs humains qui ancrent leurs destinées dans la levée des curiosités des arts et des sciences a la recherche éternelle par delà la terreur, des « balises » de l’apaisement des « sémaphores ».

Qui a tout vent et de bien loin sèment le signal de son et d’image rassurant de leurs tracés repères. Car c’est bien connu des navigateurs et rouleurs de bosses, il faut bonne ouie et bonne vue pour percevoir les subtiles signaux du « sémaphore ». Le son plaintif des sirènes de brume porte souvent au loin les confusions flottantes des désirs révés de sirènes a aimer …ainsi va parfois voilé le rêve du « s’aima fort » qui nous porte a entendre, tendus tels des Ulysses fascinés prêts a murmurer…il faut que j’ouïsse ces sirénes.

A suivre

 

 

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